Les éternelles insatisfaites.

Pendant longtemps j'ai pensé que je ne savais pas cuisiner, la cuisine étant un savoir faire important dans ma famille, l'exigeance est malheureusement aussi forte.

Chez moi, personne a de chill pour juger les plats des autres. Tous les jours je me dis : “Han si ma mère mangeait ce que je cuisine, elle me fusillerait sur place avec ses mimiques expressive de brown aunty.”

La manière dont j'ai appris à cuisiner passe beaucoup par la transmission orale et à coup de :

“Mets un peu de ci un peu de ça”

“Mais Amma, un peu ça veut dire combien ?”

J'ai remarqué que personne leur demandait leur avis, leurs conseils sur leurs recettes, qu'elles n'en parlaient tout simplement jamais. Le tout est de faire à manger, un point c'est tout. C'est ce qui est attendu d'elles.

Hi, Patriarchy !

Pour entretenir la transmission, je m'efforce de noter les dosages, car je vois déjà dans ma pratique quotidienne que je reproduis les dosages enseignés, c'est à dire à l'oeil. Je jauge le juste milieu.

Quand on est habitués à cuisiner, la méthode à l'oeil est un jeu d'enfant mais je sais que lorsque l'on débute ça n'est pas évident. C'est une méthode qui peut ne pas convenir à tout le monde.

A vos fourneaux !

Pour cette première édition, je pars sur une recette de “Thayir soru” du riz au yaourt accompagné de son lit de pommes de terre sautées épicées et piquantes. Je précise car “épicé” ne veut pas dire piquant.

Rien qu'en écrivant, je salive !

C'est une recette végétarienne et non végétalienne car il y a du yaourt nature au lait de vache. Pour les végétalien.ne.s, j'ai lu qu'on pouvait remplacer le yaourt par une pâte de noix de cajou mais le processus est différent. Je la testerai un jour et vous la partagerai, si cela vous intéresse.

Je suis intolérante au lactose. L'info du jour, ..

Le lactose, est t-il sain pour la santé ? Certain vous diront que oui mais malheureusement pour d'autre le lactose engendre des troubles digestifs très insupportable. On pourrait croire que cette intolérance au lactose est une anomalie, une maladie, mais ce n'en est rien; seulement un tiers des adultes peuvent le digérer.

Bref vous me direz, pourquoi je consomme du yaourt si je suis intolérante. Ce plat est synonyme de bonheur et nostalgie qui me rend instinctivement heureuse.

Au Danemark, il est très courant de trouver du lait sans lactose mais aussi du yaourt sans lactose. C'est ce que j'utilise.

Je vais mettre des portions pour deux. Même si pour celleux qui me connaissent, vous savez que je prévois toujours pour minimum 5. Je préfère en faire plus et savoir que mes convives ont bien mangé que de me noyer dans la honte de savoir qu'elles se battent pour les derniers grains de riz.

Chez nous, on ne fait pas comme ça !

Ici je vous montre une version parmi tant d'autres. Il y a plusieurs upgrade avec plus d'ingrédients. Mais faisons au plus simple.

Liste d'ingrédients

• Riz blanc, long : 100- 130 grammes pas de basmati Lavez le, plus de 3x. Laver le riz, permet de le nettoyer mais aussi d'enlever l'amidon qui rend le riz gluant.

• Yaourt nature : deux pots

Assaisonnement :

Pour les petites quantités, j'utilise des cuillères surlesquelles le dosage est indiqué.

• Graine de moutarde : la moitié d'une cuillère à café soit 3 grammes environ

• Urad dhal : la moitié d'une cuillère à café soit 3 grammes environ

• Feuilles de Karivaipilla, feuilles de curry : 5~10

• Piment séché rouge : 1. Le piment rouge sera moins piquant que le piment vert frais. A vous de choisir.

• Gingembre : des fins et petits copeaux, 10 environ.

• Cacahuètes : 20 (optionnelles)

• Grenade : 10 graines (optionnelles)

Plat principal

• Faire cuire le riz lavé.

• Dans une petite poêle, déposez 2 cuillères à soupe d'huile de tournesol ou de sésame. Le feu ne doit pas être fort mais moyen.

• Rajouter les graines de moutarde, l'urad dhal, des bouts de piments soit coupés soit entier, le gingembre, les cacahuètes et les feuilles de curry. Faire revenir le tout, vous verrez un feu d'artifice dans votre poêle, n'ayez pas peur. Cette étape est rapide, entre 40 et 50 secondes, il ne faut pas que votre composition devienne brune ou noire. Mettre de côté.

• Verser deux pots de yaourt nature dans une casserole ou un plat dans lequel vous servirez, ce plat doit pouvoir contenir tout votre riz par la suite.

• Il y a deux moyens de liquéfier le yaourt, soit en le coupant avec de l'eau ou avec du lait. J'utilise de l'eau pour diluer légèrement, votre liquide ne doit pas devenir transparent. Rajouter du sel selon votre consommation et mélanger le tout.

• Rajouter les ingrédients revenus dans l'huile, dans votre base de yaourt. +( si vous rajoutez des graines de grenade)

• Dernière étape rajouter le riz dans le yaourt et mélanger le tout, casser les blocs et écraser délicatement votre riz avec une louche. L'écrasement n'est pas obligatoire.

• Vous pouvez le manger seul ou alors scrollez pour faire un accompagnement.

L'accompagnement ?

• Plusieurs options sont possibles.

  La meilleure, ce sont des pommes de terre sautées épicées et piquantes.

  Liste d'ingrédients :

  • 4 pommes de terre moyennes, coupées en petits morceaux et cuites à la vapeur

  • Graines de moutarde : 3 grammes

  • Graine de cumin : 3 grammes

  • Oignon: 1 petit

  • Urad dal : 3 grammes

  • Piments séchés : 2-4

  • Poudre de piment : 1 cuillère à café

  • Feuilles de curry : 16 ~ 20

  • Sel

La magie des épices

1. Faire revenir les oignons coupés en fines lamelles, dans deux cuillères d'huile de tournesol ou de sésame.

2. Rajouter les graines de moutarde, l'urad dhal, des bouts de piments roge coupés, les graines de cumin et les feuilles de curry. Faire revenir le tout, sur un feu moyen.

3. Rajouter les pommes de terres précuites et laisser cuire jusqu'à l'obtention d'une couleur jaune foncée/dorée. Elles commenceront à devenir croustillantes sur l'extérieur. Faire en fonction de vos goûts.

4. Rajouter la poudre de piment rouge et du sel.

5. J'aime l'aspect “bouillie” et pour cela je rajoute un peu d'eau.

6. Tester une pomme de terre et si la consistance vous plait, c'est prêt. Comme elles sont déjà cuites, cette recette se réalise rapidement.

L'autre option peut aussi être : le “Oorugai” à la mangue ou à vrai dire, n'importe quel goût peut aller avec le Thayir soru. On en trouve dans les magasins de la Chapelle.

Bon appétit

Pourquoi pas coupler ce repas avec un film indien ?