On a adoré la série MO sur Netflix, mais il y a un Mais.
Pourquoi on ne peut pas profiter pleinement de cette série ?


Une série si importante qui arrive dans un contexte plus que tendu. Mo est une série américaine, réalisée par -Mohammed Mustafa Amer, Mo Amer et palestinien. Dans cette série, il transpose sa vie personnelle durant laquelle il a dû fuir à multiples reprise pour aller se réfugier aux Etats Unis et demander l'asile.
Dans cette série, nous avons une perspective très peu vue, c'est à dire celle d'une famille palestinienne. Nous suivons donc la famille de Mo Amer, sa mère Yusra Najjar, son frère Sameer Najjar, sa soeur Nadia Najjar, puis également sa copine Maria Ruizet quelques-un de ses amis. Cette série nous parle de politique, d'attachement à son pays d'origine, du racisme, de l'islamophobie, du déracinement culturel et de l'amour des siens.
On suit la lourdeur des démarches de naturalisation aux Etats - Unis, les difficultés liées au fait de ne pas avoir de nationalité et d'être en règle administrativement parlant et les obstacles imposés par le système d'immigration lui même.
Cette série peut éduquer des personnes qui ont peu de connaissance sur les raisons du génocide en Palestine et cette relation coloniale entre Israel et la Palestine. Même si ça n'est pas un cours ou un livre à proprement parler, il y a plusieurs références historiques qui peuvent servir d'orientation.
J'ai beaucoup apprécié la présence de la symbolique palestinienne, l'utilisation de l'huile d'olive, du nom de marque 1947, une date charnière pour la Palestine, des différents codes familiaux qui je suppose sont communs à plusieurs pays de la région.
C'est une série qui m'a prise aux tripes par moment, les émotions transmises par les acteurices m'ont époustouflée. Ce cri interne pour retourner chez soi, cette rage d'être encore colonisé, cette tristesse profonde d'être victime d'un système déshumanisant, de voir que sa vie compte moins qu'une autre.
Yusra Najjar, la mère, qui suit toutes les actualités de son pays, se mettant dans un stress infini dès qu'il se passe des violations des droits humains devient ce receptacle des souffrances, extrêmement inquiet pour la survie des siens. On la voit au bout du rouleau mais également dans un amour de louve envers ses enfants tout en ayant une discipline parentale stricte. Il y a une conversation vers la fin de la saison 2, durant laquelle elle et sa fille Nadia parlent des incidents de violence se déroulant en Palestine.
Nadia qui voit sa mère sur le qui vive, tente de lui apporter de la lumière en lui disant qu'elle n'est pas obligée de voir toutes les actualités, tous les jours. Elle lui rappelle qu'elle a le droit de vivre pour elle, de ne pas oublier certes ce qu'il se passe dans son pays, mais qu'elle peut s'octroyer des moments de répit mental et de vivre tout simplement une vie sans danger de mort.
Qu'elle n'est pas obligée de porter tout le temps les injustices faites aux siens, sur ses épaules mais qu'elle peut réajuster le poids de ces violations.


“We are more than our pain and suffering, Mom. You wouldn’t know that watching this news,” her daughter Nadia says, holding back tears. “You have to look after yourself so you can help others.”
Nadia Najjar, saison 2 Mo
Mais alors où est le problème si cette série est géniale ?
La série en elle même est très bien, et ça n'est que mon avis de personne non concernée par la culture et l'histoire. Il y a peut être des éléments de la série qui me sont passés inaperçu car je ne maitrîse pas les subtilités culturelles.
La chose qui m'a marquée, c'était plutôt après avoir terminé les deux saisons.
La fin de la série m'a laissée ce vide que l'on connaît bien lorsque l'on termine plusieurs saisons pour lesquelles nous avons eu beaucoup d'intérêt et d'appréciation. J'ai voulu rester dans l'univers de cette série, et j'ai donc regardé par automatisme ce que Netflix me proposait.
Les spectacles de Mo Amer. J'ai été déçue de lui.
Contente de pouvoir continuer à entendre les blagues piquantes de Mo Amer sur le racisme, l'instrumentalisation de l'immigration, la relation coloniale d'Israël envers la Palestine, c'est une manière d'en parler sans créer une atmosphère suffocante. Je regarde donc ses show, je crois que j'ai plus aimé le premier que le deuxièeme d'ailleurs. Mais à ma grande suprise, j'entends à plusieurs reprise le n-word. Choquée de ce que j'ai entendu, je me rends compte que Mo Amer utilise ces termes dans son langage courant et ne voit pas le problème autour. Le n-word est utilisé dans le cadre de son spectacle ce qui ne lui donne pas d'autorisation particulière. Ce terme est interdit pour les personnes non noires et basta. Puis petit à petit je déchante, ses références sont Bill Cosby, Kevin Hart, et l'humour commence à devenir douteux...
Pour moi, entendre le n word dépolitisé de la bouche de personnes non noires est un réel problème, un buzzkiller, c'est non direct. Le n word qui est lourd de par son histoire et sa deshumanisation est un terme qui est dorénavant réservé aux personnes noires, le débat est entre elles. Certaines le réutilisent en réappropriation historique, d'autres sont contre...
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